Cette création spectaculaire — visible depuis plusieurs centaines de mètres — marque un tournant symbolique dans l’histoire de la Mutuelle. Plus qu’un hommage, plus qu’un geste artistique, il s’agit d’un manifeste pictural, une ode géante à la liberté, à la solidarité et au combat citoyen qui ont façonné la communauté des motards depuis les années 80.
Une façade métamorphosée : l’art monumental comme signature
La façade du siège, vaste étendue de béton et de verre, est devenue une page blanche verticale, offerte à l’interprétation artistique. En quelques semaines, elle s’est transformée en une œuvre totale :
un récit, un symbole, une mémoire.
D’une envergure rare dans le paysage français, cette fresque s’inscrit dans la lignée des grandes œuvres murales urbaines. Elle n’est pas seulement impressionnante par sa taille, mais aussi par la densité du propos graphique, l’énergie des lignes, la puissance des couleurs et la finesse des détails.
À l’échelle de la ville, cette fresque devient un repère visuel ; à l’échelle de la Mutuelle, elle devient son étendard, son identité affirmée, projetée dans l’espace public.
Une réinterprétation audacieuse de « La Liberté guidant le peuple »
Au cœur de la composition, un clin d’œil majeur : la réinterprétation contemporaine du célèbre tableau d’Eugène Delacroix, La Liberté guidant le peuple.
Mais ici, pas de barricades et de mousquets.
La scène se transpose dans l’univers des motards, réécrite avec audace, engagement et modernité.
- La liberté devient une figure motarde.
- Le drapeau se transforme en damier, symbole de route, de défi et de mouvement.
- Les insurgés deviennent des conducteurs et conductrices, solidaires, liés par leurs valeurs.
- Les accessoires d’époque laissent place à des roues, des pièces mécaniques, des fragments de moteurs.
Chaque élément est un symbole :
les routes croisent les mots, les chiffres des années fondatrices deviennent mémoire, les gestes traduisent la lutte.
Ici, tout marche dans le même sens : celui de la liberté d’agir, de rouler, de militer, de s’unir.
Cette fresque n’illustre pas le passé : elle met en scène une épopée moderne, celle d’une communauté qui a fait de la solidarité une arme collective.
Un hommage à une mutuelle singulière et à son histoire militante
La Mutuelle des Motards n’est pas née d’une opportunité commerciale, ni d’un modèle classique d’assurance.
Elle est née d’un mouvement de colère, d’une prise de conscience et d’une mobilisation nationale.
En 1983, face aux tarifs prohibitifs imposés par les assureurs traditionnels, la Fédération Française des Motards en Colère (FFMC) crée un projet militant, solidaire, différent.
Une assurance construite par les motards et pour les motards, autour de valeurs simples et fortes :
liberté, solidarité, responsabilité, égalité.
Cette fresque raconte ce combat.
Elle en révèle la force collective.
Elle donne corps à une histoire qui n’a jamais cessé d’être contemporaine.
Les regards peints sur la façade ne regardent pas le passé : ils scrutent l’avenir.
Les silhouettes en mouvement ne fuient pas, elles avancent.
Les mécanismes représentés en filigrane rappellent que la mécanique humaine, elle aussi, peut être entretenue, protégée, renforcée par la communauté.
“J’ai voulu raconter une épopée moderne” — Franck Blériot
Franck Blériot explique sa démarche :
“Cette fresque n’est pas une illustration.
C’est un récit.
J’ai voulu raconter une épopée moderne — celle d’une communauté qui a choisi la solidarité comme moteur.”
Pour l’artiste, l’enjeu était de trouver la juste tension entre :
- le mythe de la liberté,
- l’iconographie motarde,
- la mémoire militante de la Mutuelle,
- la monumentalité du mur,
- et l’accessibilité visuelle pour tous les publics.
Il s’agit d’une œuvre où le geste pictural s’inscrit dans l’architecture, où le fond fait écho à la forme, où l’esprit de Delacroix devient un terrain d’expression pour raconter un combat contemporain, citoyen et profondément humain.
Une œuvre à la croisée de l’art, de l’histoire et du collectif
La fresque puise ses racines dans les grandes toiles d’histoire :
compositions en diagonale, mouvements ascendants, figures symboliques, puissance des corps.
Mais elle emprunte aussi au vocabulaire du street-art, du graphisme de moto, et de l’iconographie mécanique.
Elle associe texte et image, mémoire et modernité, architecture et narration.
On y lit :
- des dates-clés,
- des extraits de slogans,
- des fragments de routes,
- des chiffres transformés en motifs,
- des visages qui incarnent l’esprit motard.
Cette hybridation en fait une œuvre militante, universelle et profondément accessible.
Elle ne demande pas à être expliquée : elle parle d’elle-même.
Une fresque qui dialogue avec le territoire et le temps long
En inscrivant cette œuvre sur la façade du siège, la Mutuelle des Motards fait un geste rare :
elle offre à la ville, aux habitants, aux passants, une œuvre pérenne, ouverte, visible au quotidien.
Elle affirme que son histoire ne se raconte pas seulement en interne, dans ses documents institutionnels ou ses archives, mais sur les murs, à la vue de tous.
Cette fresque participe à :
- unifier les collaborateurs autour d’un symbole commun,
- rayonner sur le territoire,
- incarner les valeurs du collectif,
- marquer les 40 ans comme un tournant,
- projeter la Mutuelle vers l’avenir.
Elle deviendra un repère visuel et culturel durable, un élément du patrimoine local, une mémoire partagée.
Un défi technique pour une œuvre hors norme
Une fresque de cette ampleur nécessite :
- une maîtrise picturale,
- une organisation millimétrée,
- des techniques de projection et de quadrillage,
- un travail précis sur nacelle,
- des matériaux capables de résister aux UV, à la pluie, au vent,
- une coordination avec les équipes sur site.
Réaliser l’une des plus grandes fresques de France, c’est affronter la matière, la météo, la hauteur, la fatigue, la précision.
C’est aussi accepter que la façade devienne l’équivalent d’une toile monumentale, où chaque geste visible du sol doit être parfait.
Le résultat :
une fresque vibrante, puissante, cohérente, dont la qualité graphique reste intacte à la fois à 2 mètres et à 200 mètres de distance.
Une fresque… œuvre vivante pour célébrer 40 ans de liberté, de solidarité et d’engagement
Cette fresque n’est pas un décor.
C’est un statement, un manifeste, un hommage vivant.
Elle célèbre :
- l’histoire incomparable de la Mutuelle des Motards,
- son ADN militant,
- ses valeurs fondatrices,
- sa communauté,
- et son avenir.
En réinterprétant La Liberté guidant le peuple, l’œuvre inscrit la Mutuelle dans une continuité historique : celle des combats citoyens, des avancées sociales et des engagements solidaires.
C’est une fresque qui regarde en arrière pour mieux avancer.
Une fresque qui relie l’individuel au collectif.
Une fresque qui pose une question simple mais essentielle : qu’est-ce que la liberté aujourd’hui ?
Avec cette œuvre monumentale, la Mutuelle des Motards rappelle qu’elle n’est pas une mutuelle comme les autres :
elle est née d’un mouvement, elle vit grâce à une communauté, et elle continue d’avancer grâce à la force de celles et ceux qui y croient.
Une façade.
Une fresque.
Un combat.
Une histoire.
Un avenir.
Et désormais, un chef-d’œuvre pour les réunir.